La Nuit Venue Tous les Chagrins

La nuit venue tous les chagrins- guinchent, grincent des dents et grimacent sous les reflets destroy- des stroboscopes robotisés aux thèmes- peaux saccadées. Pris d’assaut pris de court et priant Dieu, les bœuf-carottes sur les toits épient et pistent d’indécentes cigognes ivrognes déboussolées. Sans s’méfier des méfaits d’l’obéissance servile aux faits frelatés à dessein par d’essaims d’frelons fripons et fainéants qui n’feignent même plus la retenue.

D’un rire laid ils rient au nez de ceux qu’ils nomment « macaques » ! Ils font l’pied d’grue en déconstruction et discutent désintégration en plein vol. Héron : pan ! Héron : pan ! Petits chenapans !

 Oui. Mais voilà. On n’badine pas avec la Jungle. Dura Lex, Sed Lex ; c’est tragique, mais c’est comme ça. Derrière le béton d’nos habitudes se dissimule l’opossum des possibles, se tournant paisiblement les pouces opposés.

Alors où sont-ils donc passés nos maraîchers ? Sydney Bechet, Samuel Becket et Bertold Brecht ? De nouveaux fous gèrent nos jardins secrets, nos rêves de dragons, nos ragondins taquins ! Nos forêts désordonnées ils les tronçonnent sans vergogne ! Et font de l’élevage de culture en batteries de missels et de missiles !

Comme on respire le parfum des dernières orchidées. Comme on écoute le souffle de l’eau qui dort, allongé entre deux rêves… Comme on s’enivre d’effluves ensorcelantes qui émanent de leurs marmites d’alchimistes.

Une nuit de réveillon sans Lune au sein d’un conte d’Apothicaire, les baobabs ont bu la tasse jusqu’à l’Hallali ! Entre le bitume, les buildings et les vieilles pierres peroxydées par le ballet des bagnoles, ne coulent plus dans leurs veines que de la gnôle et du charbon. Des charabias alambiqués allant ti-lope ti-lope … Des chars à bœufs transformés en queue d’poissons à bras raccourcis ! Abracadabrantesque ! Une Chimère aphone, asphyxiée par le trop-plein des forges de Vulcain qui dégorgent leurs poisons dans les racines meurtries de nos tribus…

Ici ou là s’y agitent encore quelques bonobos et autres nababs de la brume. Mais ce n’sont que de vains penseurs qui s’improvisent devins. Qui essaient d’imposer leur carrure, leur carcasse, leur carrière, et leurs carcans. Et qui ne récoltent de la masse que des casseroles d’éclairs semées. Des escrocs, des charlatans ! De lourds mastodontes au temps compté gesticulant à longueur de journée, ils se croient fauves ! Ils se croient forts ! Ils se fourvoient et s’la racontent. Des charognards, aux rires forcés dès lors qu’ils se retrouvent, affamés ! Des perroquets pérorant et de faux prophètes acquittés qui s’invectivent toujours autant aux premiers rangs, rivalisant de couleuvres et de coup-bas, d’avanies et de cigares !

Tandis que les loups salivent la vache folle elle, picole quand son veau dort et s’fait tailler une pipe ! Et les gastéropodes aux Bermudes trouvent encore le culot de s’faire tailler un short, tout en soignant leur embonpoint d’croissance ! Ils se contre-foutent bien que les feuilles mortes prennent la fuite, emportées par les courants d’air circulant à contre-sens entre portes et fenêtres coulissantes et condamnées aux lance-pierres, aux lance-flammes, au karcher !

Les Huns, comme les autres ont cru sur leur passage de la jungle et du passé avoir fait table rase ? Là encore, ils s’égarent. Des hippopotames hypothétiquement à la disette et mal-éduqués ont cet été entamé une ligne de basse, reconductible. Une grève de la médiocrité qui patiente et prend forme dans la pénombre des souterrains où grouillent et grondent les fourmis que nous sommes devenues.

… Désenchanté, le monde ? Il n’y aurait donc plus de Magie au cœur des ténèbres de nos jungles urbaines ? Celles-ci n’auront pourtant jamais autant été en chantier ! Écoutez-la, sa Musique ; écoutez-la bien ! Sous les fondations fragiles des tamanoirs baroques des grands-ducs et barons boursiffleurs de verres en bon courtisans de Miracles : la Terre… tremble.

Le Bon Slamaritain

Share