Les Veaux. En Dix Mots. (dis-moi 10 mots, version 2011)

I’ve got the blues … I’ve got the blues… I’ve got the blues, I’ve got the blues, I’ve got the blues… à voir tous ces premiers d’cordées qui frisent le ridicule pendant que s’usent les mains qui filent la laine sans jamais entrevoir le bout du rouleau au fond d’un trou d’souris. A chaque hochement de tête les hauts de cœur sursautent.
Agapes the blues… Agapes the blues… Agapes the blues… Quand j’entends le chœur des anges se taire et se faire complice de ces réseaux têtus tentaculaires tenus par une poignée de mains froides et sans cœur guères accueillantes.

« A la bonne heure ma p’tite dame ! J’vends d’tout et d’l’invendable pas d’quoi s’vanter, c’est vrai mais faut bien vivre, faut bien survivre ma p’tite dame ! Alors qu’est-ce que j’vous sers ? De la bavette pas mûre ? De la bavure en excès d’zèle – garantie 5 ans… ma foi… de sang frais ! Que diriez-vous de quelques liasses d’interdits ?!  Et pourquoi pas ces molosses livrés sans laisse ni muselière ?! »

… Un peep-show piqué des vers en guise d’aguichantes peaux de chagrins pour appâter l’client et l’ferrer pour de bon les yeux rivés aux trous d’serrures derrières lesquels se dandinent de lascives lolitas vêtues de strings tendus trempés dans une boite à sardines !
Un faux-pas une entourloupe un antidote entre gazelle et antilope ! Faut pas s’en faire ! Ni s’enfermer dans les flammes de cet enfer, Cerbère gémissant de plaisir en bon esprit de bigoterie ! Faut pas… S’enflammer non plus… en cette Semaine de la Francophonie, fêtée sans folies et réduite à son plus simple appareil d’Etat…
« Dis-moi 10 mots » demanda le petit Prince… « Dis-moi 10 mots moqueurs » lui répondit le petit Nicolas… Donnez-moi donc 10 maux à planter au marqueur dans l’dos des corps décharnés de tous ces fils de pub et d’leurs compagnes. Pour me donner du baume au cœur. Alors que de nos jours la poule ose s’endormir le ventre plein mais toujours morte de faim! Alors que de nos jours des courbes chaloupées dansent harmonieusement mais sans grâce ! Alors que de nos jours l’art et l’amour se monnaient si aisément  à l’usure !  Les veaux valent-ils mieux qu’ça, j’me l’demande !

« Va falloir qu’elle se décide la p’tite dame ! Si elle veut, j’lui fais cadeau de milices complices et propres sur elles, de ministres bigots et fins œnologues -à servir frais accompagnés d’un pot de vin ! Ça lui convient ? Marine ! Tu m’fais l’addition à Marianne!

Non, ce n’était pas une question !
Excusez-là. Elle est blonde… ça n’aide pas. Pardon ? Vous aussi, oui effectivement… Cela expliquerait bien des choses…
Mais je m’égare. Revenons à nos moutons. Nous disions donc :
_ 1 pyramide sans ascenseur
_ 1 dé à coudre pour enfiler des perles
_ du fil à  retordre et 1 chat 2 gouttière
_ 1 dictature
_ 2 la bière en poudre
_ des enfants d’chœurs innocents
_ 10 fois 20 printemps
_ 1 élixir de jouvence
_ des cendres dans les urnes descendues dans les rues
_ 1 ruée vers l’or
_ 1 aurore accueillant
_ 1 bouquet final 2 chrysanthèmes.
Avec ceci ? Ce sera tout ? »

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Sous La Contrainte (pyramide)

La pyramide consiste en un crescendo de la longueur des vers au fur et à mesure de l’écriture, jusqu’à un point culminant à partir duquel il raccourcira la longueur de ses vers jusqu’à revenir au nombre de pieds initial. A chaque fois que l’on revient à la ligne, on

Ce poème ci contient plusieurs contraintes de forme à l’intérieur de la pyramide.

La première contrainte : la pyramide se découpe en tercets (strophes de trois vers), la base étant un vers de 4 pieds pour aller jusqu’à 12 pieds (alexandrin classique) ;

La seconde : la paire de tercets en alexandrins soient des rimes croisées ;

La troisième : le dernier tercet doit obligatoirement avoir pour fins de vers les mêmes mots que le premier.

Brûler ses ailes,
Vendre son âme,
Pendre son cœur.
Rentrer dans le rang,
Tendre l’hameçon,
Peindre son corset.
Arpenter ses ruelles,
Désarmer ses santons,
Étreindre son corps sage.
Imaginer ses écarts
S’agenouiller dans l’étang,
Déplier leurs étendards.
Apprécier les saveurs du miel,
Engourdir les censeurs d’œillères,
Éconduire leurs étendards.
Sourire émergé de Cendrillon,
Méduser les rires naufragés,
Échouer sur d’accueillants rivages.
Inventer des plages blanches désertes,
Dessiner en volutes des récifs,
Imager des pins parasols envieux.
Souffler sur les braises d’un tapis de cendres,
Descendre à tâtons vers ses tons mordorés,
Mordre à pleines dents les versets et leurs psaumes.
Surprendre en plein vol  les nuages innocents,
Suspendre au chandelier les larmes d’un fantôme,
Sourciller sans maudire au passage du vent.
S’évanouir sans traces ni saveurs d’arômes,
Se passionner de papillons, de verts galants,
S’épuiser à la source des sentiers de Rome.
Rendre à la foudre sa course et son élan,
Fendre la pierre, dix amants et joyeux,
Sentir le flow, l’harmonie sous les sandales.
Écluser les voies d’eau fraîche sans voix,
Excuser les ébats d’erreurs divines,
Reprendre son souffle… et sourire aux anges.
Sucrer les vers, missels des désirs,
Goûter les mots gourmands de bêtises,
Danser sur l’eau en toute insouciance.
Sonner les dés, cloches, pipeaux,
Donner ses clefs, vider ses poches,
Percer les tacites murmures.
Brosser l’un dans son essence,
Revêtir son Angora,
Décrocher des balançoires.
Psalmodier sentiments,
Corser l’addiction,
Modérer ses ardeurs.
Abattre les murs,
Sortir du cocon,
Prendre son envol.
Ouvrir son cœur,
Entendre l’âme,
Battre des ailes.

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L’Âme et L’Insouciance (acrostiche)

Unis vers ces âmes en fleurs et leurs trésors
Nés de bulles et de bouteilles bues à l’aube,
Imaginez les fils enchevêtrés des corps,
Vénus, scintillant d’étoiles sur sa robe
Enrobant les saisons d’espace et d’espérance…
Resplendissante aurore austral, cieux à l’essence

Saignée dans le granit, quatre veines à blanc,
Libres mots, libre monde, ellipse et paraboles
Alunissent face à terre au gré des aimants.
Météores zélés, Satyre et farandoles,
Désir de dire son ire, avec élégance
Echanger des mots crus, moqueries… et silences…

Planant au firmament d’âmes cosmopolites
Ouvertes sur les autres, les astres, les cœurs
Etiolés… Noctambule épopée mais aux rites
Sidérant Cicéron et Cyrano… Sans peurs
Ils titillent leur  Muse, et défiant les sciences
Esquissent l’une… y versent l’âme et l’insouciance…

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Sous l’Horizon (lipogramme)

je crève  mon ennui
en journées sans amours,
aux nuages secs sans armes,
sinon ces sourires moqueurs
ces méprises, rumeurs, ces errances
aux envies savoureuses froissées,
mes sens en ce jour fossoyés…

mensonges aux voix vives,
parsemées de caresses,
je m’évanouis sur ces nus ;
en pas sages je m’épuise
sans oser saisir mes émois
à creuser mes forces
sans percer ni fers ni murs.

je m’ignore, mon amour ;
ma soupe aux oignons,
improvise une âme magnanime,
en morceaux épars
ramassés sous ces pavés rageurs,
ces fosses communes,
ces fausses promesses…

mais je rêve aussi
aux pages à écrire, aux cimes à viser ;
aux pinceaux à passer
sur sa peau si soyeuse…
aux mers sans vagues,
aux frissons soupirés, sereins…
aux époux amoureux, enfin.

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Derniers Efforts (tautogramme)

Frileux, frôlant l’effroi,

Fuyant ses fardeaux forgés

Farcis de farce, de force

Frisant la folie du fiel,

Ses falaises de fadaises,

Fermé, l’infirme amant

Froisse la strophe d’antan.

Fleurs féeriques fanées

Filées en fleurets sans fin,

Félines griffées fancy

Façon friponnes festives

Effilées, femmes sans fard

Figent les fautes de Temps

Fortes en graphe, sans blancs.

Fertiles, fières, froides

Fêlures frêles offertes,

Feux follets fumant d’efforts

Faciles, feints et futiles

A finir au fond d’un fossé

Fétiches et faux-semblants

Fustigent les éléphants.

 

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